J18 – Lundi 1er août - Skinning
Nous hésitions sur le montant du pourboire à laisser à nos hôtes, mais la maîtresse de maison trouve d’elle-même la solution en venant nous présenter sa production : C’est donc lestés de 500 ml d’huile de noyaux d’abricots que nous attaquons la journée.
Une parenthèse concernant les abricots. Nous sommes dans la vallée des abricots. Ils sont petits mais très goûteux. Nous sommes surpris de trouver des abricotiers à 3.500 mètres d’altitude de même que quelques autres essences d’arbres et notamment des eucalyptus. On nous avait pourtant appris qu’au dessus de 2.000 mètres seuls les mélèzes étaient à l’aise (!!!) et qu’au-dessus de 2.500 mètres, il n’y avait plus rien.
Nous partons la fleur au fusil, comme la veille. Quand il sera trop tard, on s’apercevra que l’on a emmené un demi-litre d’eau pour deux …
Nous remontons une vallée verdoyante. Ca monte doucement. Puis on quitte la verdure au bout de deux heures pour attaquer la roche, la poussière et le sable. La pente se fait de plus en plus forte. Heureusement que les nuages cachent le soleil. Notre guide ne nous apporte aucun repère. Il nous confie que c’est la première fois qu’il vient là, avant de se rétracter. Ca monte toujours. A chaque replat on espère le sommet, pour découvrir que ça monte encore. Nous marchons depuis bientôt 4 heures lorsque nous atteignons enfin le col à plus de 4.000 mètres.
On savoure cet instant, au cœur de nulle part, dans l’Himalaya.
Gag du pique-nique : Dans nos gamelles 3 demi-tranches de pain de mie, un œuf dur, un simili kit-kat, une pomme et une poire rabougries … Autant dire que ce soir Mingma va se rattraper et qu’il y en aura 10 fois trop …
Une heure de descente pour arriver à Skirring. Nous nous posons dans un « home stay » de base. Une pièce avec deux matelas.
Un bon moment : Nourbo le chauffeur envoie un gamin chercher deux bouteilles de bière. Mais on n’arrivera pas à se procurer de l’eau minérale. Nous compensons le déficit d’eau de la journée avec la bière, des jus de fruits et du thé.
Je souhaite me laver, sans aucune prétention de confort. Panique à bord. Ici, c’est écologique, nous dit le chauffeur. Super, c’est quoi ?
On comprend vite qu’on se lave dans le caniveau le long de la route qui draine l’eau détournée du torrent. En aval, un gars lave sa voiture ; en amont, un gars lave sa voiture. Je demande une gamelle. Le chauffeur aval est d’accord pour prêter sa bouteille d’huile de moteur habilement coupée en deux. Heureusement, le gamin de la maison revient avec un seau emprunté à la voisine. Il n’y a plus qu’à …
Les toilettes, elles, sont réellement écologiques. Derrière une feuille de plastique fatiguée, un tas et une pelle …
Mingma s’est effectivement rattrapée pour le diner. D’autant que le chauffeur ajoute 4 momos au mouton. C’est le dernier repas. Mingma a préparé un gâteau au chocolat. Nous sommes heureux de pouvoir le partager avec la famille qui gravite autour de nous. Est-ce qu’on dit aussi « étouffe-bouddhiste » ?
Stansing nous explique le principe du Home stay. Il n’y a pas de réservation. Lorsqu’il n’y a pas de chauffeur comme pour nous, le guide va de maison en maison en demandant s’il y a de la place pour dormir. Il lui est arrivé de mendier quelques mètres carrés … C’est ce qui est arrivé à notre copain Pascal hier. Et on ne découvre le prix qu’en partant … En tous cas Stansing ...