Mercredi 10 mai 2023 - J1 – Tlemcen

Publié le 11 mai 2023 par Notre Tour du Monde par Petits bouts

12h15 : Départ de Saint Ex par Air Algérie. Nous sommes les seuls touristes à bord. Nous quittons un ciel chargé de lourds nuages pour un ciel limpide. 2 heures de vol.

Pourquoi Tlemcen ? D’abord parce qu’il y avait un vol direct. Ensuite …

Bon, je te raconte l’histoire maintenant. Tu sauras ce qu’il y a en filigrane derrière notre voyage.

Notre père était officier de Marine. En 1957, il est affecté pour 3 ans à la base navale de Mers el Kébir, dans la banlieue d’Oran. J’avais 8 ans et j’ai donc passé, avec mes parents, mes frères et mes sœurs (oh ho …) 3 ans au soleil, à un âge où l’on est (était …) autorisé à sortir jouer au foot avec les copains au bas de l’immeuble avec vue sur la mer où nous habitions.

Je continue l’histoire. A la fin de la 3^ème année, Papa est affecté à un nouveau poste à … Kehl-am-Rhein, la ville allemande qui fait la frontière avec Strasbourg. (Eh oui, il y avait à l’époque une marine du Rhin !!!).

Maman réalise alors qu’elle ne connait rien de l’Algérie, en dehors d’Oran et de ses environs immédiats. Elle prend « les 2 grands » par la main, direction la gare et le train pour Tlemcen. Nous sommes en … 1961, en pleine guerre. Je me souviens que le convoi avançait à 40 à l’heure et que la locomotive était précédée d’un wagon plat au cas où la ligne aurait été sabotée.

Peu de souvenirs en revanche de notre journée à Tlemcen, sinon que nous avons été pris en charge par un charmant chauffeur de taxi qui nous a fait visiter la ville, accueilli chez lui, avant de nous ramener au train du retour le soir-même.

Fin du filigrane…

Les procédures de police à l’arrivée sont longues pour les étrangers. Il faut renseigner une fiche individuelle qui est ensuite longuement analysée par un gendarme des frontières. Il est clair que sans visa on n’entre pas. Je n’ai toujours pas de réponse à la question : " Peut-on changer d’itinéraire ou de lieu d’hébergement par rapport à ce que nous avons annoncé au moment de la demande de visa ?"

Pour 20€, un taxi nous aide à parcourir les 23 kms qui nous séparent de l’hôtel du Grand Bassin où nous avons réservé 2 nuits.

Un petit coup d’œil sur les prix du carburant : le gasoil est à …20 centimes d’euro et l’essence à 30 !!! Heureux pays producteur de pétrole…

D’une manière générale les prix sont bas, voire très bas : 2 jus d’orange (artificiels) pour 1 €.

Bonne surprise à l’arrivée. L’hôtel étant « soi-disant » plein, nous sommes surclassés et nous avons droit à une suite. De fait, au petit déjeuner du lendemain, nous découvrirons qu’il n’y a que 4 tables de dressées …. Mystère. Peut-être notre hôte, au demeurant charmant, souhaite-t-il présenter son hôtel sous son meilleur jour et avoir sur hôtels.com un commentaire élogieux (ce qu’il aura…).L’hôtel donne sur le Grand Bassin de Tlemcen construit début du 12^ème siècle pour servir de réservoir pour l’alimentation des maisons et l’irrigation des jardins. Immense, 200m x 100m, il a été converti en espace vert où viennent se réunir les jeunes.

Un téléphérique jaune, construit par Poma, le surplombe. Les cabines (vides …) s’en vont plus loin et plus haut sur le plateau qui domine la ville, jusqu’à … un hôtel de luxe !

Nous mettons l’après-midi à profit pour sillonner la ville « ad pedibus », retirer des dinars et obtenir les horaires de train pour Oran. Rien d’exaltant a priori ; mais un accueil toujours sympathique.

Petite halte au Mechouar, l’ancienne citadelle du 12^ème siècle, dont il reste les remparts, une esplanade …. et le minaret où une cigogne s’ennuie ferme …

Nous fêtons notre arrivée à l’Equinoxe, un des deux restaurants recommandés par notre hôte ; brik et tajine… et jus de fruits !

A la sortie, nous sommes interpellés par un couple algéro-français qui souhaite avoir notre point de vue sur Tlemcen. En une petite demi-heure, Cath saura tout … sur la vie de Chaficka… pas banale effectivement. Valdoisienne, restauratrice en Guadeloupe puis à Cuba, désormais coiffeuse à Tlemcen…