J32 - Dimanche 19 Janvier 2020 - Nuit d'horreur...
Jamais vu (ou entendu ...) un truc pareil.
Hier soir, le petit groupe en dessous de chez nous a fait la fiesta jusqu'à une heure du mat ; sept ou huit femmes d'une soixantaine d'années (chacune !). Les hommes sont restés à l'écart. La sono à donf ; ça chante, à tue-tête ; ça danse, entre elles, dans la rue. De temps en temps, moment d'espoir pour nous, la musique s'arrête ... puis reprend de plus belle.
Cath est descendue voir le gardien qui va intervenir. Mais rien ne change. Je descends à mon tour et veut demander aux jouvencelles de réduire la sono. Mais le gardien m'en dissuade. Il préfère prévenir la police ; qui n'intervient pas. Cath redescend, une fois, deux fois... Visiblement, le gardien demande régulièrement l'intervention de la police, mais rien ne se passe, personne n'intervient. Minuit, une heure. Une heure trente ; enfin, la sono s'arrête, le groupe se sépare ... Nous respirons ... quelques minutes !
Car le relais est pris instantanément sur notre gauche. Là-aussi, un petit groupe de 5 ou 6 personnes, peut-être un peu plus jeunes, ou alors une famille. Eux se contentent de chanter (brailler ?). Avec toujours en fond sonore une sono avec des basses qui secouent l'estomac. D'après Cath, ils assureront le relai jusqu'à 3 heures du mat. Moi, je suis dans le coaltar.
Cinq heures ! Après un court répit de deux heures, c'est reparti de l'autre coté de la rue. Un petit groupe de 6 ou 7 adultes d'une trentaine d'années. Sono à donf, avec là-aussi des basses qui font vibrer les murs. Ca chante, ça rigole, ça s'interpelle, ça hurle... Ca boit aussi. Jamais vu ni entendu (ou supporté...) un truc pareil...
On n'arrive pas à comprendre ce qui se passe. Vengeances locales ?Tradition ?
On ne sait pas si le groupe d'en face termine sa nuit ou commence sa journée. On pencherait plutôt pour cette deuxième version car ils ont l'air en pleine forme ...
Ben pas nous ... Nous allons quitter ces lieux inhospitaliers. Dans un coin de nos têtes nous nous demandons s'il existe un lieu calme dans Carthagène ou si c'est partout pareil...
Petite évolution dans le dispositif : quelqu'un a répandu des ballons rouges et blancs dans la rue. Ce qui fait que, lorsqu'une (rare) voiture passe, pan, pan, on a droit aux ballons qui éclatent... Un bonus, quoi !
Nous allons chercher un autre hôtel. En attendant, il nous faut obtenir le remboursement de la deuxième nuit que nous avons, fatale erreur, payée d'avance et, double fatales erreurs, par carte bleue. On a beau avoir de l'expérience, de temps en temps, on manque un peu de maîtrise des choses...
Bon, j'essaie de la faire brève. Nous sommes dimanche. La réceptionniste ne sait pas recréditer notre carte et n'a pas de liquide. S'en suivent 40 minutes de palabres, avec le propriétaire au bout du fil. Nous avons même droit à l'intervention de la police. Finalement, l'hôtel s'engage à nous rembourser demain, lorsque les banques seront ouvertes. La fille nous fait une reconnaissance de dette que nous faisons valider par l'un des agents de police présents. On verra bien ce qu'il en sera demain...
Nous repartons chercher une chambre, dans Bocagrande, un autre quartier de Cathagène. Nous ne sommes pas très frais, donc pas très exigeants. Nous sommes quand même reconnaissants à notre logeuse de nous donner la chambre dès 11h00. Nous avons vue de coté sur la mer (des Caraïbes, j'adore le nom !) et le seul bruit à craindre la nuit prochaine sera le bruit des vagues ...
Et c'est parti pour un nouveau City-trekk ! Carthagène comprend trois quartiers : le quartier historique, le quartier de Getsemani où nous n'avons pas dormi hier ; ces deux quartiers étant entourés par des remparts de 11 kms de long ; et un quartier moderne, Bocagrande, construit sur une presqu'ile.
Nous consacrons la fin de matinée au quartier historique ; ses rues, ses maisons, sa Cathédrale. Nous sillonons le quartier une première fois, le nez au vent, puis une deuxième fois pour rechercher un restau ad'hoc où manger (enfin) une salade.
Après une sieste bien méritée, nous repartons cette fois-ci du coté de Bocagrande. Petite curiosité : les plages se situent aux pieds des buildings de 30 à 40 étages ! Mais le sable est gris ce qui rend les plages beaucoup moins attractives.
Puis nous repartons sillonner à nouveau le quartier historique à la recherche d'un mojito et d'une nouvelle salade...
Tu constates que nous avons soigneusement évité de revenir dans le quartier de Getsemani et son assourdissant souvenir... Hier, nous nous demandions s'il y avait une raison particulière pour imposer ainsi à toute une rue un tel vacarme toute la nuit. En y repensant, nous nous disons que cela fait partie de leur mode de vie. Les baffles de grande puissance font visiblement partie des meubles de première nécessité ; on les retrouve également à la plage. Passer une nuit blanche à chanter et danser fait visiblement partie de leur culture. On ne sait pas encore si c'est réservé au week-end ou si toute la semaine est vécue sur le même rythme...