J12 - Lundi 30 décembre 2019 - Quito, le musée d'art précolombien
Une petite merveille ce musée ... Nous découvrons en même temps ces civilisations précolombiennes (avant l'arrivée des espagnols...) et leurs œuvres. Celles qui sont présentées dans ce musée sont à la fois très belles et remarquablement conservées.
Un coup de cœur pour ces statues en pierres polies très stylisées des Valdivia, créées il y a près de 5000 ans et retrouvées le long de la côte, à l'ouest de Guayaquil.
Les autres œuvres, statues ou céramiques, sont à l'avenant et rendent hommage à la fertilité, à la maternité, aux chamans et ... aux élites.
Nouveau petit tour dans la vieille ville avec la découverte du marché municipal.
Nous sommes surpris par l'absence de touristes ; en particulier dans notre hôtel où nous sommes seuls. Notre hôte nous explique que nous sommes bien en haute saison mais que les tour-operators, américains notamment, ont suspendu tout voyage depuis les émeutes d'octobre. Ce qui nous incite à nous replonger dans cette histoire très récente que nous avions éludée.
L'Equateur a été, au mois d'octobre, le théâtre d'un des douze foyers de contestation, voire de révolte, qui ont secoué le monde en 2019, avec le Chili, la Bolivie, le Liban, Hong Kong, l'Irak, l'Algérie, l'Iran, la Géorgie, l'Albanie, la Roumanie, le Soudan et ... la France.
Tout est parti d'une demande d'aide de 4 milliards de dollars formulée par le gouvernement équatorien auprès FMI. Celui-ci a demandé en contrepartie des mesures sociales importantes : fin des subventions de l'essence et du gas-oil (ce qui voulait dire doublement de leur prix), diminution des salaires de 20%, réduction des vacances des fonctionnaires, obligation de travailler un jour par mois gratuitement, etc.
La révolte est venue du Mouvement des Fédérations Indigènes. Les paysans ont déferlé sur Quito et dans toutes les grandes villes équatoriennes, souvent en famille, et en moins de 12 jours, le gouvernement a capitulé et retiré le projet.
Les indigènes représentent 40% de la population et regroupe une quinzaine d'ethnies différentes dont les Shuars et les Quechuas, les plus nombreux.
Ses revendications vont bien au-delà de la reconnaissance multiculturelle et comprend la mise en place de cours d’alphabétisation, la lutte contre les entreprises pétrolières nationales et la privatisation de l’eau, la défense des ressources naturelles, la redistribution des terres ; mais aussi la réhabilitation de la médecine traditionnelle, l'abandon de l'obligation d'acheter des semences agréées...
Bref le refus d'une mondialisation qui se développe au service d'intérêts particuliers et la défense du citoyen et de l'intérêt général.