J4 – Dimanche 19 juillet 2009 : Ho Chi Minh Ville
Lever 5h00, ce matin. Jolhan est debout depuis longtemps et nous chatouille les pieds. A chacun son recalage.
Un taxi passe opportunément et nous dépose à Changi en moins de 20 minutes.
Pendant que Cath et Jolhan tentent de petit déjeuner chez Starbucks (et oui, ce blog s’inspire sans vergogne des meilleurs feuilletons américains) j’essaie vainement de me faire rembourser les « deposit » des cartes de transport MRT. Impossible à l’entrée de la station, il faudrait aller à un hypothétique « Visitors Center ».
Je comprends enfin que le Gouvernement fait des efforts importants pour simplifier la vie de ses ressortissants mais que les touristes restent en marge de beaucoup de choses. Après l’accès à Internet, la vente des timbres et le remboursement des cartes de transport, j’ai un nouvel exemple quelques minutes plus tard avec le passage du contrôle de police. Si tu es Singapourien, tu mets ton passeport sous un lecteur optique et hop terminé. Si tu ne l’es pas, tu fais la queue, à l’ancienne …
Voyage sans histoire dans un Airbus, 340 seulement … Tout le monde ne peut voyager en 380 … Le delta du Mekong et ses rizières annoncent notre arrivée.
Au moment de changer de l’argent, l’hôtesse nous propose de réserver un taxi. Pourquoi pas. Cela fera 8 me montre-t-elle sur sa calculette. Va pour 8. Au fait, 8 quoi ? Je l’entends compter les dongs qu’elle me rend en échange de 100 €. « One million, two millions, two millions and five hundred thousands”. Et ben voilà ; pas si compliqué de devenir millionnaire...
La réservation du taxi est un bon plan. Nous sommes prioritaires et nous repartons aussitôt dans un superbe Monospace Toyota blanc. Pas le temps de savourer, on se retrouve dans le fameux flot des motos et mobylettes. Il y en a partout, par centaines ; à gauche, à droite, devant, derrière. Il y a quelques rares solitaires. Ils vont le plus souvent par deux. Le concours de la plus grande famille est ouvert. Jolhan compte 5 personnes sur la moto, mais cela ne sera pas homologué car il n’a pas le temps de prendre la photo. On reste donc à 4 pour aujourd’hui.
La deuxième chose qui marque les esprits, ce sont les fils électriques. Ils filent le long des rues par centaines. Aux intersections cela donne d’immenses toiles d’araignées lugubres.
On s’attendait (pourquoi ?) à une ville proprette, pauvre mais proprette, digne d’une ancienne ville coloniale, on est dans le tiers monde. Même en plein centre ville, les fils électriques, les trottoirs non goudronnés et les façades lépreuses donnent une image dégradée de la ville. Emergent pourtant de temps en temps quelques superbes bâtiments.
Il y a visiblement d’autres perles bien cachées, dès lors que l’on quitte les rues grises et encombrées pour s’enfoncer au cœur de la ville par une des multiples ruelles. L’hôtel réservé par Delphine est de celles-là. Voici l’entrée …
Et voici la salle à manger - salon où se mélangeront ce soir joueurs de cartes et bloggers ...
On fait la jonction avec Delphine et Azziz, mais aussi Julien et Malika, leurs copains lyonnais, venus les rejoindre pour la durée des vacances. J’allège avec joie mon sac de quelques 6 kilos de bonbons Hallal et autre bananes séchées heureuses de revoir leur pays natal … Merci pour elles, Najet, merci pour eux, ils étaient ravis.
Départ pour une première balade en ville. On s’essaie à la traversée de chaussée. Un peu de stress au départ ; cela devient vite un jeu. Et puis on s’habitue … On rejoint le marché. Les choses sérieuses commencent. On fait deux groupes.
Chic, je fais partie du groupe « fils de soie » avec Cath. On s’enfonce dans le marché comme dans les souks de Marrakech. Enorme erreur d’appréciation. 1. Non seulement tu es interpelé en permanence, ce qui ne se fait plus beaucoup à Marrakech, mais tu es carrément accroché par le bras. Ils (elles ?) sont très tactiles. Cath apprécie visiblement moins que moi ce contact physique avec toutes ces jeunes femmes … 2. Tu es bousculé sans arrêt par des petites vieilles d’1,50 m qui se fraient un chemin même lorsqu’il n’y a pas de place. Elles ont raison ; elles en trouvent et elles passent. 3. On ne marchande pas. Lorsque tu demandes a better price à une vendeuse, elle sort un carton (jaune ?) où est indiqué « fixed price ».
Ces petits désagréments ne nous découragent pas et nous repartons avec une dizaine de paniers en osier et 350 échevettes de fil.
On s’arrête chez Flo pour se restaurer. Sur les murs Clinton apparaît attablé sur 4 grandes photos prises dans le restaurant. C’est surement une bonne adresse. Cath prend des nems. Je prends une soupe aux fruits de mer. On s’en tire pour l’équivalent de 4 €, bière comprise.
On déambule sous le cagnard à la recherche d’un bon expresso. Fanny, réputé comme étant le meilleur glacier d’Asie du Sud Est, ne peut que faire également un bon expresso. Hyper motivée, Cath finit par le trouver dans une rue perpendiculaire à celle indiquée sur le plan. La glace était délicieuse, merci.
Nous découvrons le Centre de HCMV et notamment les superbes bâtiments abritant le théâtre et l’Hôtel de Ville.
Nous descendons vers le fleuve Saïgon (déception) où nous admirons notre première pluie.
Nous achètons des parapluies qui ne serviront plus de la journée et nous nous offrons la galère prévisible, annoncée, mais pas pour autant évitée. En voulant rejoindre l’Hôtel par un autre chemin, on passe à 30 mètres de l’entrée et on s’offre deux boucles d’un km chacune. La carte que j’avais encore consulté il y a pas 5 minutes a disparu, on traverse sans la voir la rue Calmette (pourtant la seule portant un nom européen) et on marche, on marche, persuadés qu’on va la croiser au prochain carrefour… Bon, tu connais ça. On finit par croiser un couple d’américains dans la même galère, espérant trouver leur chemin avec un plan au trois-quarts effacé par la pluie (les nouilles …). Heureusement, Betty, from New York, vient à notre secours …
Diner sympa sur le marché. Sous la houlette de Delphine, on fait des comptes d’apothicaire pour finir par payer l’équivalent de 1,8 € par personne.
Soirée belotte pour les uns, blog pour les autres.