J19 – Dimanche 19 octobre 2014 – Le Bromo, vu de l'intérieur
Nous sommes réveillés par le vrombissement des jeeps. Il est 2h45. Elles remontent en un flux continu la route qui passe devant notre hôtel. 200 jeeps, peut-être plus, et autant de motos emmènent les visiteurs vers le point le plus haut du volcan pour leur permettre d'admirer le Bromo au lever du soleil. J'écris visiteurs plutôt que touristes car il y a moins de 5% d'européens. Nous sommes dimanche et les indonésiens affluent de toutes parts. Nota : ils sont 250 millions ! Le 5ème pays le plus peuplé au monde. Normal qu'il y en ait un peu plus d'un millier d'entre eux sur ce superbe site.
Un chauffeur s'arrête et nous embarque. Nous sommes 6 européens dans sa jeep. Nous sentons que nous avons le privilège d'avoir un champion local. La jeep dévale la pente à 20 % pour rejoindre le lac de sable de la caldeira. Dans le sable, chacun sa trace … et chacun ses bosses. On remonte de l'autre coté. Des pentes à nouveau à 20%. Sûr que la jeep est bien adaptée à ce parcours. Ça coince régulièrement sur la petite route, mais notre champion insiste, klaxonne, se faufile, jusqu'au moment où, définitivement, il ne peut plus avancer. Des jeeps garées à droite, des jeeps garées à gauche, des jeeps qui tentent de faire demi-tour. Et au milieu de tout cela, des motos.
Encore un exemple de la débrouillardise des indonésiens. A yant remarqué que les jeeps étaient régulièrement bloquées assez loin du sommet, ils proposent un service de moto taxis, qui font la navette dans un bruit infernal.
Nous remontons le flot. Il fait toujours nuit. Lorsque nous avons quitté l'hôtel, le ciel était encore étoilé. Le temps d'arriver là-haut, le ciel s'est couvert et le vent s'est levé. Nous arrivons à un belvédère où se pressent des centaines de spectateurs. Devant nous, la brume.
Le Bromo, c'est comme le Mont Blanc, cela se mérite. Et bien on ne doit pas le mériter car on verra tout juste un timide rayon effleurer le cône.
Redescente vertigineuse. Nous rejoignons le lac de sable.
Mais le show n'est pas terminé. Il y a une deuxième étape qui consiste à aller voir le cratère qui jumelle le cône. A travers les bourrasques de vent de sable, nous distinguons une colonne disparate d'individus à pieds, à cheval, à moto, se dirigeant vers l'escalier qui mène au cratère. Nous nous joignons à eux et, dans la poussière et avec beaucoup de patience, nous atteignons le bord du cratère. Une violente odeur de souffre s'en dégage.
Nous laissons la foule et descendons, tous seuls, par un chemin tracé dans le sable un peu plus loin.
Moment de fraîcheur à notre retour sur la mer de sable : nous sommes accueillis par un petit groupe de lycéens enquêtant sur notre perception de l'Indonésie, des indonésiens et du Bromo. Questions, réponses, émargement de leur liste, photos, ce fut un agréable contact avec la jeunesse locale.
Retour à Cémoro Malang, grosse douche, ptit déj. Nous sommes les derniers dans l'hôtel. Un minibus s'arrête. C'est bon, on arrive !
Transfert sans grand intérêt vers Ijem où nous allons découvrir un deuxième volcan Kawah Crater. Le minibus rejoint la côte. Peu de circulation, nous sommes dimanche. Puis nous quittons le littoral, direction la montagne.
Les cendres volcaniques ont rendu le sol très fertile : du riz, de la canne à sucre, des choux, des tomates, puis des hévéas et enfin du café, au dessus de 1.000 mètres.
Comme le rappelle Kévin, Java produit un très bon café.
De fait notre hôtel s'appelle Arabica Homestay. Il fait partie d'un complexe comprenant l'usine de production du café et des habitations, sûrement des cadres ou du personnel. Nous sommes impressionnés par la propreté des jardins. Pas un brin d'herbe entre les poireaux ! (Pour Raymonde...).
A 200 mètres en contrebas du Homestay, un charmant petit village. La nuit est tombée ; trop tard pour les photos.
Demain matin, lever 3 heures 30 ...