Vendredi 4 août 2023 – J5 – Samarcade

Publié le 4 août 2023 par Notre Tour du Monde par Petits bouts

Nous sommes dans une guest house de la vieille ville. De la rue on croit deviner un modeste hangar. La porte franchie, on découvre un grand jardin, sur lequel donnent les chambres. Au milieu du jardin, une (petite) piscine, un bassin en fait, un des critères de choix de Cath. Le bassin est en cours de vidange et de nettoyage. Nous espérons le voir plein et en profiter avant de quitter les lieux. Car la température, supportable grâce à un léger vent, reste élevée : 37°C aujourd’hui.

Petit déjeuner plus que copieux ce matin. Sur la table en arrivant, des raisins secs, des noix, des cacahuètes et des pois chiches. Puis notre hôte apporte du pain avec de la confiture et de la crème. Elle s’enquiert : Thé ou café ? Thé vert ou thé noir ? Puis elle apporte des chaussons que nous ne toucherons pas ; puis des œufs pochés avec des pommes de terre ; puis des parts de gâteau avec … des tasses de chocolat !!!

Alors que Cath ne prend généralement le matin qu’un café (oui mais un espresso !), elle a droit à un amoncellement de victuailles et ...à du Nescafé en dosette. Rassure-toi, elle se rattrapera dans la matinée avec un café turc.

Direction la Place du Registan, découverte hier, pour une visite des 3 madrasas qui l'entourent. Un gardien nous propose des billets probablement récupérés auprès de visiteurs quittant les lieux. Pas bien cela ! Pas à l’image que nous nous faisons de l’Ouzbek ... Equipés d’audio-guides en français (ça, c’est bien …), nous attaquons la visite de ces hauts lieux de la religion et de la science.

La madrasa Oulough Begh, la plus ancienne, du début du 15^ème siècle. A l’époque, la plus grande université d’Asie Centrale. Une centaine d’étudiants y résidaient, étudiant le coran, mais aussi l’astronomie, la philosophie, la littérature, les mathématiques, auprès des meilleurs maitres que l’empire pouvait abriter. Aujourd’hui les boutiques pour touristes ont envahi ce lieu du savoir et les couleurs des soieries rivalisent avec celles des briques émaillées. Un escalier dérobé, étroit et sombre permet d’accéder à l’étage où se trouvent à nouveau des boutiques et … un réconfortant café turc ! Ouf, Cela va beaucoup mieux !

Un (tout petit) peu de mauvais esprit. A cette époque, Samarkand était la capitale d’un des plus grands empires jamais constitué, s’étendant de Constantinople aux frontières de la Chine. Homme de conquête, Tamerlan s’attacha aussi à faire de sa capitale un joyau, une place centrale et attractive du commerce de la Route de la Soie. Et lorsqu’il décidait la construction d’un nouvel édifice, il mobilisait, de gré ou de force, les meilleurs architectes (se méfier des architectes …) et les meilleurs artisans de son empire. C’est pourquoi l’on est un peu surpris de découvrir un minaret qui penche ou un balcon de guingois. Le guide parle de perspectives trompeuses … Heu …Cette photo prise à l'époque soviétique montre bien qu'il ne s'agissait pas que d'un problème de perspective...

La madrasa Chir Dor construite au début du 16^ème siècle, comme une réplique à Oulough Begh.

Et enfin la madrasa Tilla Kari, construite au milieu du 17^ème siècle. Elle est la seule à avoir une mosquée. Mais quelle mosquée ! « Couverte d’or », ainsi qu’elle fut très vite rebaptisée.

Prochaine étape : La Mosquée Bibi Khanum. Bibi Khanum était la fille de l’empereur de Chine et la femme préférée de Tamerlan. En 1399, Tamerlan posa la première pierre de cette mosquée et repartit guerroyer pendant … 5 ans ! C’est donc sa femme qui supervisa les travaux, décidant d’ériger la mosquée la plus haute jamais construite, ajoutant une madrasa et un mausolée ... pour elle-même. La légende dit que, pour tenir les délais, Bibi Khanum, soutenait plus que moralement l’architecte. Mais que ne fait-on pas dire aux légendes … Toujours est-il qu’à son retour, Tamerlan entra dans une colère monumentale, fit raser une partie des édifices réalisés, fit zigouiller sa femme et l’architecte et décida que désormais les femmes porteraient le voile lorsque leurs maris partiraient guerroyer. Et voilà, mesdames, pourquoi les femmes arabes seraient voilées. Toujours se méfier des architectes …

La rénovation de la mosquée (ou plutôt des 3 mosquées qui composent l’ensemble) a porté sur l’extérieur. L’intérieur est encore dans son jus.

Pour nous cette mosquée est l’occasion de 2 belles rencontres. D’abord avec un jeune couple de voyageurs français, Jeanne et Victor, arrivés de Tachkent en voiture et confirmant que la conduite ici n’est pas très confortable. Ils nous indiquent une adresse où l’on peut manger (et boire ...) local, en terrasse.

Ensuite avec 4 asiatiques, peut-être coréens, avec qui je chante un couplet d’Amazing Grace dans l’une des mosquées.

Un petit tour dans le marché local pour acheter des fruits.

... et retour dans notre guest house … au bassin toujours (désespérément) vide.

Découverte en soirée de l’Emirhan restaurant, en terrasse, avec vue sur l’arrière des 3 madrasas de la place du Registan. Belle vue, température clémente et … Mojitos validés auparavant en passant au bar (sinon rien). Découverte du "lagman" local, des nouilles chinoises accommodées de différentes manières.

Et retrouvailles avec nos nouveaux amis Jeanne et Victor !