J16 – Mardi 12 janvier 2016 – Belize City

Publié le par notretourdumondeparpetitsbouts

Les Caraïbes ! Nous sommes aux Caraïbes !!! Il nous a suffi de franchir la frontière pour changer de décor et passer de quelque chose qui ressemblait à la Cuesta des Sol aux Caraïbes.
D'abord le temps s'est remis au beau (et chaud...), ça aide.
L'environnement. Ce n'est plus la simili-jungle , mais une suite de petites propriétés et d'habitaciones jetées un peu en vrac.
Et les gens. Un mélange exceptionnel. On retrouve bien des latinos, mais aussi beaucoup de noirs et de … blancs ! Pas des touristes, mais des mennonites, installés ici depuis 3 siècles. C'est un peu les amish du Belize ; on vérifiera s'ils ont amené le patch dans leur culture.
Mais nous sommes aussi aux caraïbes en mode Routard. Et c'est vrai que cela change tout. 

Techniquement, nous avons allégé nos sacs au maximum, laissant le reste dans le coffre de la Logan, sous la surveillance hypothétique de Rigoberto, à la gare de bus, au tarif improbable de 10 pesos (1€ !) les 5 jours! Mais nous nous promettons de doubler la somme si la voiture est toujours là …
Et nous sommes dans un ancien bus-school qui fait la navette entre Chetumal et Belize City. 

La moyenne ne doit pas dépasser les 40 à l'heure, et nous mettrons bien 4 heures pour faire les 140 kms. En fait, il s'agit d'un omnibus, qui s'arrête à la demande, même s'il y a des bus stop dans les villages. Mais on peut s'arrêter 5 fois sur une distance de 500 mètres. En plus naturellement des « bumps » qui ont remplacé les «topes »...

Nous avons été agréablement surpris de découvrir que certains de nos compagnons de voyage parlaient anglais... jusqu'à ce que nous avons compris que c'était la langue officielle du Belize !

Allez, une toute petite page culturelle pour que tu comprennes où nous avons posé nos sandales.
Le Bélize : 360.000 habitants pour 22.000 km2. Une grande
 caractéristique : la deuxième barrière de corail au monde (après celle de l'Australie), qui longe la côte sur 300 kms.

C'est cette barrière naturelle qui a empêché les espagnols de débarquer et qui a permis à ce territoire de rester complètement à l'écart de la Conquête espagnole. En revanche, il a abrité pendant des siècles des flibustiers anglo-saxons pour qui il représentait une base arrière idéale.
Puis ce sont des colons anglais qui se sont implantés pour exploiter des bois précieux, emmenant avec eux des esclaves noirs de Jamaïque. 

Colonie britannique en 1862, le Belize deviendra indépendant en 1981, dans le cadre du commonwealth. La longue officielle est donc l'anglais et la bouille souriante de Queen Elisabeth est caressée chaque jour des millions de fois par le biais des billets de banque.


Dans notre school-bus , c'est une noria ininterrompue. Cela monte, cela descend sans cesse. Des noirs, des blancs, des latinos, des jeunes, des vieux, des mères de famille, quelques touristes, aussi.
Je me lève pour laisser ma place à une (très) jeune maman avec sa petite fille. Un peu plus tard, une place se libère, je me rassois. Puis une vieille dame (60 ans?) arrive. Je lui cède ma place et recule encore. Je vais finir par parcourir tout le bus. C'est très sympa...

La musique : Elvis Presley et Gloria Guenor alternent avec des bluettes espagnoles où le mot « Corazon » revient sans cesse.
« El Corazon me tengo,
Martyrisado,
De ver que sin motivo,
Me as olvidado... »

Tiens 3 jeunes mennonites. On les reconnaît à leur grande élégance, à leurs bretelles, et à leurs chapeaux...
Une deuxième page culturelle puisque nous avons le temps.
L'origine des mennonites remonte au XVI ème siècle lorsque un Hollandais, Menno Simonsz s'insurgea contre les catholiques corrompus et les luthériens pas assez réformateurs selon lui pour prôner un retour à la pureté originelle dictée par la bible. Merci le Routard … Ils émigrèrent aux États Unis, au Canada et … au Belize, où il sont une petite minorité de 5.000 (belles) âmes, vivant en autarcie de manière élégante et pacifique.
Tiens, l'aide chauffeur, distribue des bonbons ! Sans doute pour nous préparer à l'atterrissage ...

Et l'atterrissage est plutôt rude. Belize City, tu t'attends à quoi ?
Nous sommes face au cas de conscience majeur du blogueur.
En général, tu ne prends en photo que les plus beaux sites, avec le meilleur angle, le meilleur éclairage. Du coup le lecteur a une image un peu idyllique du lieu. Il bave un peu de jalousie, ça valorise ton voyage ! L'autre option est de prendre la vie telle qu'elle est, mais cela intéresse-t-il quelqu'un ? Le blog c'est du rêve, non ?
Le cas de conscience est particulièrement prenant à Belize City au point que j'envisage des solutions intermédiaires : montrer la ville telle qu'elle est, mais le soir ou la nuit ;  c'est beau une ville la nuit … Attendre qu'il y ait du brouillard ? Ou prendre les photos avec beaucoup de recul, pour ne pas voir les détails …
Et puis flûte, voici Belize telle qu'on l'a vue !!!

Ce soir « brunchdinner ». C'est un nouveau concept, quand tu ne manges qu'une fois par jour … Malheureusement pas de bistro sympa pour déguster une langouste. Manana ?
 

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