J21 - Mercredi 8 Janvier 2020 - Popayan, en Colombie, après 24 heures de bus !
Amusant ; je m'aperçois que j'ai daté les 7 articles de Janvier 2020 de ...2019 ! Et tu ne me dis rien ...
Et pourtant c'est ce soir que nous sommes "cansado", fatigués, après 24 heures de bus...
Tout avait pourtant bien commencé.
Nous avons découvert un bus de nuit, semi-cama (sièges inclinables fortement), partant de Cuenca et se rendant directement ... à Tulcan, la frontière colombienne. Durée estimée : 15 heures. Il part à 17h30, ce qui devrait nous faire arriver à la frontière à 8h30. Parfait !
Nous avons 2 places devant, parfait pour surveiller nos sacs.
Et le bus part à l'heure. A18h30, il fait nuit. A 20h00, nos destins divergent. Je m'endors tranquillement et ne serai à peine réveillé toutes les demi-heures par les indiens qui montent et descendent dans la nuit dans des lieux improbables. Car bus direct ne veut pas dire qu'il ne s'arrête pas ...
De son coté Cath n'arrive pas vraiment à apprécier la conduite du (des, il y en aura 5 !) chauffeur(s) ; sa nuit sera donc beaucoup moins paisible que la mienne.
Nos destins se rejoignent en pleine nuit. Ce coup-ci, tout le monde semble descendre et, effectivement, il ne reste bien tôt plus que nous dans le bus... et le chauffeur, qui nous incite à rejoindre dehors nos derniers compagnons de voyage. Il est 5 heures et, surprise, nous sommes (déjà) à Tulcan. Le bus n'aura mis que 12 heures.
Taxi. Nous franchissons donc la frontière en pleine nuit. 40 minutes tout compris. Super ! Un autre taxi. Un autre bus et 2 heures plus tard nous sommes à Pasto. Il est 9h30. Plus que 5 heures et nous sommes à Popayan, l'étape du jour.
Dans cette grande gare de Pasto, il y a à peu près 15 compagnies de bus qui affichent des destinations plus ou moins fiables, mais ni l'heure de départ, ni le prix. Il faut donc passer une tête coupe-file pour interviewer le guichetier, en espagnol, ce qui ne garantit pas la fiabilité de ce que nous comprenons de la réponse.
Au bout de 10 minutes, nous comprenons que Popayan n'est pas une destination très demandée, en tous cas très offerte. Nous envisageons de prendre des billets pour Cali et de descendre en cours de route, mais le premier départ est dans 3 heures.
Nous gambergeons quand soudain, petit miracle. Un des derniers guichetiers réussit à me faire comprendre qu'il va fermer son guichet pendant une demi-heure mais qu'il essaie de programmer un voyage exceptionnel pour Popayan, départ dans une heure, à un coût doublé. Nous initions donc une queue devant un guichet vide et très vite, je remplace le guichetier. "No, no Cali, Popayan !" ; "si, a las dies y media" ; "seissenta pesos per persona". Et les gens sont convaincus et font la queue. Forcément, c'est le seul espoir de bus pour Popayan... Au bout d'un certain temps je réalise que le nombre de personnes faisant la queue dépasse probablement largement la capacité du minibus que le guichetier va réussir à négocier, mais je cale à faire part de mes interrogations à qui que ce soit.
Et à 10h30, miracle, le minibus quitte le quai, avec nous aux deux premières places, derrière le chauffeur.
Ce sera le dernier miracle de la journée ! Au lieu de 5 heures, le bus en mettra 8 ! La "Pana", tranquille au début, devient hyper fréquentée, notamment par les camions, et comme elle est à 2 voies et que cela monte et ça descend sans cesse, nous allons à la vitesse des camions, soit 30 kmh. Quand nous ne sommes pas tout simplement arrêtés pendant une heure environ pour passer le péage.
Un péage pour financer quoi ? La route est toujours aussi étroite et pleine de nids de poule...
Nous nous intéressons quelque temps au paysage ; nous passons l'embranchement des 3 cordillères colombiennes pour prendre la cordillère centrale.
Nous nous intéressons finalement à la parade amoureuse d'une amie du chauffeur, qui réussit à passer du statut d'amie à celui de "petite amie" en à peu près deux heures avant de reprendre ses distances et son statut antérieur, victime elle-aussi de la lenteur du voyage. Coté chauffeur, la conduite s'en ressent également. Au début très pro, puis un peu dissipée, une seule main sur le volant, enfin conduite un peu n'importe comment, du fait probablement de la fatigue.
Popayan ! Nous en avons plein les baskets. L'hôtel heureusement est sympathique. Une petite virée dans le quartier ; 2 mojitos, 2 empailladas et, enfin, dodo !