J12 – Mardi 29 juillet. De Mesa Verde à Moab
On attaque tôt par une nouvelle visite : "Balcony House". On l'a choisi pour son coté acrobatique. Une échelle de bois de 10 mètres pour y accéder. Un tunnel de 4 mètres dans lequel on entre en rampant sur les genoux. Une sortie avec une nouvelle échelle et une dizaine de mètres dans la roche.
Nous ne sommes que 9 pour la visite. On essaie d'être attentifs aux propos de la jeune ranger qui nous raconte la vie dans la roche.
Arrêt à Cortez au fameux "Quilt shop". Quelques achats de tissus … et 3 sacs de chutes de tissus dont Marico avait parlé.
Départ pour on-ne-sait-pas encore-où. Le road book prévoyait Monticello qui se trouve à moins de 100 kms de Moab. Alors, pourquoi ne pas aller à Moab le soir même ?
En attendant, il y a les "needdles" au programme. Le site fait partie du parc de canyonsland qui a la particularité d'être accessible par 3 routes complètement à l'opposée, et qui ne se rejoignent pas. Tu arrives au bout de l'impasse et tu repars par le même chemin. On saura plus tard pourquoi.
En attendant Cath accepte de tester la conduite automatique. Il était temps car le mélange de nuits sous la tente et de la conduite journalière m'amène régulièrement au bord de l'endormissement. Elle prend le volant, très bien du reste, et je m'installe pour une petite sieste. Mais chaque fois que je vais m'endormir, je me réveille en sursaut, me croyant encore au volant.
On tourne à gauche, direction les needles. Je reprends le volant. On passe à coté d'un mur de piétrogriphes (dessins dans la roche : personnages, animaux, mains à 6 doigts) qui auraient pour certains près de 2.000 ans.
On repart la faim au ventre à la recherche du prochain arbre. L'heure tourne. A la lecture du routard, je m'attendais à une montée dans des montagnes cousines de notre Savoie. "On traverse une vallée verdoyante …" Tu parles. On débouche au milieu des cailloux et plus on avance plus il y a des cailloux. Et tout cela sous le cagnard. Enfin, l'entrée du parc. "Ils ne peuvent pas avoir laissé quelqu'un dans la guitoune ?" D'autant qu'en dehors de nous, il n'y a personne et que nous nous avons le pass qui nous ouvre la porte de tous les parcs. Si, il y a une charmante jeune ranger qui tente de positiver son bannissement et nous accueille d'un beau sourire. On repart avec une carte du site, direction le premier arbre. On arrive à hauteur du Visitor Center. Pas d'arbre, on passe. La route devient un chemin réservé aux 4 x 4. Merci Mister Dodge. On continue direction le prochain arbre. Inutile de dire que dans la voiture, qui joue les shakers sur le chemin, l'ambiance est excellente. Heureusement que les estomacs sont vides…
Ce n'est pas un arbre, c'est un arbrisseau. Les traces dans le sable brûlant ne ressemblent ni à celles de la vipère cornue, ni à celles du scorpion. De toutes façons la piste attaque une partie rocheuse où je ne me vois pas du tout amener notre dodge. On l'a dit. On s'arrête. On mange. Et on repart, quittant les portes de l'enfer …
Par souci de rigueur, on s'arrête au Visitor Center. Nous sommes bel et bien seuls. Et ce sont effectivement les cailloux qu'il faut admirer. On peut aussi admirer les sublimes paysages, mais pour cela il faut prendre l'une des deux autres routes qui elles atterrissent sur des éperons rocheux, près de 600 mètres au-dessus de notre désert. C'est pour cela que les routes ne se rejoignent pas…
On se dit que le Routard ne doit pas toujours vérifier lui-même les sites qu'il recommande.
La question de camper dans ce lieu inhospitalier au possible ne se posant plus, direction Moab.
Une grosse pensée pour nos amis Linda et Christian (dit Poët) qui nous avaient obtenu des prix canons dans un lodge de luxe au bord du Colorado. Nous avons finalement choisi l'Apache Motel dont les caractéristiques, sur le papier, ne mettent pas Cath en joie.
C'est pire que prévu. Il y a bien une possibilité d'hébergement pour une nuit, mais nous n'avons pas de réservation pour les 4 nuits suivantes. Et je te regarde la liste dans tous les sens. Et je te fais une copie du bon de réservation. Et je te marmonne que "It' the first time. I've never seen that before". Ca dure un bon quart d'heure. Finalement, ce n'était pas la bonne liste. Notre réservation a bel et bien été prise en compte. Mais il faudra changer de chambre demain. No problem.
On rejoint notre chambre intérimaire en nous attendant au pire. C'est une immense suite, un peu vieillotte peut-être, mais finalement très sympathique.
On plonge dans la piscine. On est tout seul.
On fait un tour en ville pour repérer le loueur de VTT. Les rues que nous empruntons sont trois fois plus larges que celles de chez nous. La rue principale alterne les motels, les restaus et les boutiques dans une ambiance sympa.
Retour à l'Apache. En relisant le Routard, Cath découvre qu'il s'agissait du camp de base de John Wayne lors du tournage de Rio Bravo et qu'il disposait de la seule suite de l'hôtel.
Ce soir dodo dans le lit de John Wayne. Elle est pas belle la vie ?