J36 – Vendredi 17 août 2012 – Third Bridge

Le Campsite de Khwaï est au pied du pont. Le garde nous avait promis une nuit en compagnie des Hyènes et des Léopards. Nous n’aurons que le bruit d’un groupe électrogène pour nous accompagner. Un Campsite à déconseiller.

Nous sommes désormais dans « la » réserve de Moreni, la principale réserve de l’Okavango. Nous allons désormais remonter entre deux bras qui font partie du Delta. Au total, il ne nous reste guère que 200 km en compagnie de Savanna.

Nous ne sommes donc pas pressés et nous commençons par une visite du village de Khwaï ; l’un des rares villages du Delta. Traversée du pont, expo vente d’objets artisanaux, grossiste en paille du Delta, Salle communautaire éclairée par le drapeau national, Shopping center enfin.

Et c’est reparti pour la remontée du Delta. Sur la carte, il y a deux pistes qui se croisent régulièrement. Dans la réalité, les « game-drivers » ont tracé de nombreuses autres pistes à travers la « pseudo-forêt » et se sont bien gardés de partager les infos. Heureusement, le GPS est particulièrement performant. Sans lui, nous y serions encore…

Un spot intéressant : Le lac aux hippos. Ils sont bien une vingtaine. Mais l’hippo, comme tu peux le constater sur les photos, n’est pas photogénique. Soit il est dans l’eau et fait de l’apnée, on en voit au mieux que les oreilles toutes les 5 minutes. Soit il est affalé dans l’herbe et on ne voit que son gros dos. Soit il se balade, mais là-bas, de l’autre coté de la rive…

Un moment délicat dans la matinée.

Cela commence par la rencontre avec une petite famille d’éléphants ; père, mère, ado et deux bébés. Forts de notre expérience, nous attendons qu’ils aient fini de traverser la piste. Et je fais deux pas en avant, et je m’arrête. Et je recommence. La pression monte … « Calmos, on a dit que … » La mère finit par s’éloigner avec les trois jeunes, je pousse un peu aux fesses le mâle. Le temps qu’il se retourne, nous sommes passés... pour nous retrouver en première dans une chicane créée par un arbre en travers de la piste. Ouf, le mâle n’a rien vu...

Nous continuons quelques 300 mètres pour nous retrouver dans une impasse. De l’eau, de l’eau, de l’eau.  Madame GPS nous conseille « Il faut traverser », mais on ne voit vraiment pas où. Demi-tour pour essayer de contourner, re les fesses de l’éléphant, re ouf. Mais Madame GPS n’est pas d’accord. Demi-tour. Re les fesses de l’éléphant (là, j’exagère, il a fini par rejoindre sa smala ; mais c’est pour te donner une idée du stress que génère désormais l’éléphant. Il y a désormais les araignées et les éléphants …), re la chicane. Et là, on analyse toutes les pistes susceptibles de nous expliquer comment traverser le plan d’eau sur lequel nous buttons.

Nous finissons par trouver des traces. Bigre, il y a au moins cinquante mètres. On y va ? On n’y va pas ? Un conseil de Philippe Dablanc, notre « coach es 4x4 », nous revient. Toujours aller vérifier avant. En chaussures, avec pantalon (pour éviter les sangsues) et en s’encordant (à cause du courant). Bon question courant, je ne risque pas grand-chose… Les sangsues, on verra …

Et j’attaque la piste engloutie. Pendant 20 mètres, la profondeur ne dépasse pas 20 cm. Puis ça augmente avec un passage de 60 cm. (Là je vérifie avec les photos à l’appui pour ne pas être taxé d’exagération par Fourmi. C’est vrai qu’un éléphant de 6 mètres, cela fait beaucoup. Disons 4,20 mètres. C’était les JO ; J’ai confondu les records des sauts à la perche masculin et féminin).

Maintenant, on sait. Alors, on y va, on n’y va pas ? Nous décidons d’y aller. Petits frissons lorsque nous attaquons le passage de 60 cm de profondeur et grand soulagement lorsque Savanna se hisse sur l’autre berge. Yesss !!!

C’est reparti en direction du Campsite que nous souhaitons atteindre pour déjeuner. Du sable, du sable, on se croirait dans « Tintin au pays de l’Or noir ». Du coup on n’est pas surpris de trouver … 2 avions sur la piste !!!

On franchit le « Fourth bridge », pas trop rassurés. En général, nous aimons bien que quelqu’un franchisse avant nous, sous nos yeux, ce type d’ouvrage d’art local. D’autant que là il y a deux ponts parallèles et qu’on a du mal à deviner lequel est l’ancien, lequel est le nouveau.

Arrivée à Third Bridge Campsite. Surprise. Le gérant nous annonce que nous devons partager notre emplacement. Cath met rapidement les choses au point et il nous trouve un emplacement pour nous tous seuls.

Pour le fun, et la communauté des voyageurs, nous cherchons à comprendre comment cela est possible et allons interviewer les pseudos-squatters. Le système central nous a affecté l’emplacement n°7 il y a 4 mois et, depuis, le Campsite est « fully booked ». Mais, ce matin, le gardien a décidé de réaffecter la place à des Sud-Africains qui n’avaient pas réservé. Ils gardent la 7 et nous donne la 6. Nous attendons avec intérêt l’arrivée des gens qui ont réservé la 6. Il n’y en aura pas …

En fin d’après-midi, les baboons rappliquent. Cath se bat avec énergie et un bout de bois pour les empêcher de s’approcher. Ils finissent par comprendre mais restent aux abords. Nous restons (erreur funeste) sur ce compromis. La nuit tombe et les baboons migrent dans les arbres autour de nous. « J’ai senti des gouttes de pluie, pas toi ? Non, tu crois que … »