Hier soir, nous avons réussi à rendre la voiture de location. L'enjeu, c'était (c'est toujours) le remboursement de la caution de 1.200 US dollars.
Notre téléphone local ne fonctionnant plus, à court de crédit, nous avons associé le gérant de l'hôtel à nos démarches en lui demandant de téléphoner au loueur pour nous. Ce qui nous permettait également de le prendre à témoin, de faire les formalités de retour en sa présence, de photocopier le papier servant de contrat ou d'en rédiger un, etc. Rusé, non ?
Premier appel à 15h00 pour informer le loueur qu'il peut récupérer la voiture à notre hôtel. Il répond qu'il contacte un chauffeur et nous appelle. Puis silence radio. Régulièrement le gérant tente de le joindre. A 19h00, le contact est rétabli. Le loueur est en route. Mais il vient … de l’État voisin. Il sera là dans 3 heures !!! Nous faisons passer le message que s'il n'est pas là à 22h00, nous irons déposer la voiture au commissariat de police.
A 20h00, nous sommes au restau devant un mojito/pina colada et notre plat de fruits de mer est commandé. Notre téléphone local, rechargé depuis par une mignonne Vodafone woman, sonne. Le chauffeur est à l'hôtel !!! Peut-on venir rendre la voiture ?
Nous finissons par convenir qu'il vienne chercher la voiture au restau. Je rédige à la hâte un certificat de retour sur une feuille volante et envisage de photographier le contrat (ce que j'aurais dû faire au moment de la remise de la voiture).
Naturellement, le chauffeur n'a pas le contrat avec lui … La voiture a l'air en bon état (forcément sur un parking, la nuit tombée...), cela lui suffit. Il signe quand même mon papier et je lui arrache le nom de l'agence de location, SS Travels. La suite dans 25 jours ...
Vous avez raison, les amis … Vouloir conduire en Inde est chose risquée …
Plus sûr est le train dans lequel nous nous trouvons en ce moment. Taxi à 6 heures, nous arrivons à la gare à 6h15 où le guichetier nous attribue 2 places. Le train qui aurait dû être complet, ne l'est pas du tout.
Nous sommes en deuxième classe. Des compartiments ouverts sur le couloir, des petits compartiments dans le couloir, des rideaux pour séparer les uns des autres. Au petit matin, cela fait un peu lugubre ...
Notre compartiment est encore en format Nuit, avec 4 couchettes. Nous pensons qu'un opérateur ne va pas tarder à venir pour mettre le compartiment en position Jour. En attendant, nous sommes seuls, le train démarre et nous en profitons pour finir notre nuit.
Deux gares plus loin, il est 8 heures, 2 indiens nous rejoignent. Nous leur proposons de passer en format Jour, mais ils dodelinent de la tête et préfèrent prendre les couchettes du haut et finir leur nuit. Ben, nous aussi …
Il est maintenant 11 heures 30 ! Nous venons de nous réveiller !!! Un indien dort toujours … L'autre est venu s'installer avec nous. Par la fenêtre crasseuse, un paysage fait de prés récemment fauchés défile. A l'intérieur, les rideaux qui pendouillent donnent toujours une atmosphère lugubre...
Finalement l'opérateur ne passera jamais et tout le voyage se déroulera avec le format nuit. Nous surveillons (très) attentivement le nom des gares. Le train n'arrête pas d'accumuler du retard. Près de 3 heures, bientôt 4 !!!
Et là, il se passe quelque chose de vraiment étonnant … La gare où nous nous arrêtons s'appelle Koppal et nous découvrons qu'elle se situe 60 kms après celle de Gadag où nous devions descendre !!!
Nous ne comprenons pas comment nous avons pu rater notre arrêt et ne nous en apercevoir qu'une heure après ! Encore maintenant, nous ne comprenons pas ! Pas beau de vieillir ...
Nous descendons précipitamment. Heureusement, il y a un « train ordinaire » qui doit passer dans l'autre sens dans une demi-heure. Bon, il aura une demi-heure de retard et il mettra près d'une heure et trente minutes pour faire le chemin en sens inverse.
On dit que les bonnes leçons se paient cher. Celle-ci nous aura coûté 3 heures 30 et … 30 roupies pour deux (45 centimes d'€uros) !!!
L'aspect positif : nous découvrons le voyage en 3ème classe, en fin de journée.
C'est l'occasion de plaisanter avec une vingtaine de jeunes femmes rigolotes. Il y a de bien belles indiennes ...
Après tout, cela valait sans doute bien les 3 heures 30 ... et les 30 roupies ...
On notera le monsieur et les 2 enfants voyageant dans les filets à bagages ...