J22 – Vendredi 5 août – Départ de Delhi
Notre train est à 20h15. Nous devons rendre la chambre à 12h00. Que faire ?
Judicieuse idée de Cath : Aller à la gare, déposer nos bagages à la consigne et visiter le quartier, moderne, avec ses larges avenues.
Il fait plus de 35°C. Nous découvrons la gare, la sueur perlant sur nos visages, sous le poids de nos sacs. Des familles squattent à même le sol. Des singes nonchalants scrutent, prêts à se précipiter pour chiper une banane … ou un passeport ?
Nous aspirons à nous délecter de nos 34 kgs de bagages. Quoi 34 !!! A Roissy, c’était 24 ???
Et à la consigne, un panneau : « no room ». Plus de place. Ah non !!! La sueur dégouline sur nos visages et imbibe notre billet de train. Ce n’est pas possible... Nous essayons d’imaginer l’après-midi assis au milieu des familles et des singes. Heureusement que nous venons de faire le plein de bouquins… En regardant bien la consigne, on se dit qu’il pourrait assez facilement dégager un peu de place. On squatte donc sur place quelques instants ; on n’a rien d’autre à faire. Et, petit miracle, nos deux sbires se décident à faire un peu de ménage et acceptent nos sacs. Ouf …
Dehors, la température n’a pas baissé. Nous marchons un quart d’heure pour accéder au Humayun’s Tomb, encore un mausolée, probable modèle du Taj Mahal.
Une demi-heure plus tard, nous faisons le point. Fin des curiosités locales. Il nous reste à trouver un coin pour déjeuner. C’est le désert. Ah si, là sur le plan, recommandé par le Routard : « Chez Karim, A ne pas manquer !!! »
C’est reparti sous le soleil et les coulées de sueur. Nous découvrons un quartier musulman. Nous finissons par trouver l’adresse improbable et « Sorry, it’s closed, it’s Ramadan ». Bon sang mais c’est bien sûr. Petite pensée pour Az et Del et c’est reparti sous le soleil et les suées.
Il nous faut agrandir notre zone de recherche et trouver un moyen de locomotion. Un vélo-rickshaw nous interpelle. Nous sommes partagés entre l’idée de pratiquer cet esclavage moderne et celle de permettre à cet homme de gagner quelques roupies. Allez, c’est parti. Un quart d’heure plus tard, il s’arrête à l’exact opposé de l’endroit où nous souhaitions aller…
C’est reparti en auto-rickshaw. Nous découvrons un quartier moderne de Delhi avec son magnifique stade construit pour les jeux du Commonwealth en 2010 et nous arrivons dans le quartier souhaité.
La température chute de 15°C en entrant dans le restaurant simili classe. J’ai l’impression que la sueur de ma chemise va geler à même la peau. Nous commandons une bière ; il en arrive deux. Nous sommes dans les « happy hours ».
Un peu déçus par notre déjeuner, nous allons nous se poser dans un parc pour laisser passer les heures et … écrire ces quelques lignes.
18h30 : Retour à la gare. La nuit tombe. Les singes ont disparu mais les familles sont toujours là. Il n’y a plus que 3 trains au départ et on se demande si tous ces gens comptent partir ce soir. Nous sommes les seuls touristes occidentaux.
19h30 : Le train entre en gare. Nous sommes dans le wagon B2. On finit par comprendre où sont situés les repères. Les wagons défilent : A1, B1, S1, S2, S3, S4, S5... Pas B2, c’est bien notre veine … Nous remontons quand même nos 34 kgs en tête de train, des fois qu’ils aient changé le numéro du wagon. Et nous finissons par comprendre que le train est en deux parties, la deuxième, avec le fameux wagon B2, s’arrêtant à Khajuraho. Rebelote les 34 kgs dans l’autre sens. Nous entrons à nouveau trempés de sueur dans notre wagon.
Nous sommes dans un compartiment de 6 couchettes, séparé du couloir par deux rideaux. Dans le couloir, il y a deux autres couchettes dans le sens du train. Nous partageons cet espace avec un jeune couple, leur enfant et la grand-mère, un monsieur et une dame. Pour l’instant tout le monde grignote pendant que le responsable des cabines distribue draps, oreillers et couvertures.
Puis la nuit s’organise et nous nous laissons bercer par les mouvements du train…