J25 – Lundi 8 août – Varanasi (Bénarès) !!!!!!!!!!!!!!!
Nous sommes vite immergés dans une Inde différente de tout ce que nous avions connu jusqu’à présent.
5h00 : Le jour se lève à peine lorsque le train, qui a rattrapé son retard pendant la nuit, s’arrête. Une foule énorme est déjà debout ; une autre partie est toujours couchée … Il a plu pendant la nuit. Il y a des flaques d’eau partout.
Attaque des rickshaw et des taxis. Mais l’hôtel est censé nous avoir envoyé quelqu’un. Le chauffeur finit par nous trouver et nous explique que c’est le dernier jour du Festival de Shiva, que les rues du centre sont barrées, qu’il va falloir qu’il fasse un grand détour, que l’on devra terminer à pieds et qu’il nous appartiendra d’apprécier son travail et sa rémunération... Heureusement que c’est le rickshaw envoyé par l’hôtel, sinon on ne l’aurait pas cru.
On part au milieu de la foule, des vaches et des immondices. Pas certain qu’ils ramassent les ordures, ici. Le rickshaw s’arrête au bout d’un quart d’heure et nous repartons à pieds dans des ruelles encombrées par les vaches.
Nous découvrons en même temps le Gange et notre hôtel. Notre chambre donne sur le Gange, juste au-dessus d’un ghat et très vite le spectacle démarre. Le Gange fait plus d’un kilomètre de large.
Des hommes et des femmes viennent faire leurs ablutions. Les hommes se mettent en caleçon, les femmes restent tout habillées. Ils s’immergent complètement plusieurs fois, prononcent quelques phrases rituelles et boivent quelques gorgées recueillies dans la main. On en frissonne, vue la couleur de l’eau, marron, et surtout sa réputation.
10h00 : Nous quittons l’hôtel par le dédale de ruelles, en essayant de nous repérer pour le retour. Attention à ne pas faire de fixation sur les vaches ; elles sont mobiles.
Nous rejoignons la rue principale pour découvrir une file qui s’allonge sur plusieurs centaines de mètres. Le « festival » consacré à Shiva. Ces gens vont faire la queue pendant des heures en plein soleil (ou sous la pluie), pour une bénédiction … Des bénévoles leur offrent régulièrement à boire.
Puis nous croisons des linceuls portés par 4 porteurs accompagnés par une poignée de personnes psalmodiant. Nous les suivons pour découvrir le seul lieu actuellement ouvert aux crémations du fait du niveau exceptionnel du Gange.
Nous sommes vite guidés par «Martin », un jeune bénareshi parlant exceptionnellement bien le français. Il nous pilote et nous montre l’endroit où arrivent les corps, les échoppes ou s’achète le bois (Santal, banian ou autre, selon les moyens de la famille du défunt), le foyer qui brûle depuis 5.000 ans où l’on vient prendre le feu et enfin la plateforme consacrée aux crémations. Une vingtaine de brasiers sont allumés. Une crémation dure 3 heures. Lorsque le feu s’éteint, les restes non incinérés sont jetés dans le Gange. L’endroit est interdit aux femmes depuis que l’une d’elle, il y a 400 ans, s’est jetée dans le brasier de son mari.
Inutile de dire que la visite est un peu éprouvante. Martin nous conseille scrupuleusement : « ici pas de photos, ici vous pouvez prendre des photos ».
En temps ordinaire, lorsque le Gange est plus bas, il y a plusieurs plateformes de crémation et près de 1.000 âmes, venant de toute l’Inde, rejoignent chaque jour le paradis.
Pour nous remettre de nos émotions, Martin nous fait visiter les temples alentour, puis … le magasin de tissus en soie familial. Finalement, ce n’est pas un plus mauvais plan qu’ailleurs, selon Cath …
Quelques vues de chez nous.