J34 – Mercredi 15 août 2012 – Linyanti – Quand Babar est en colère …
Matinée superbe. Nous remontons la Chobe River pendant une soixantaine de kilomètres. Seuls, si l’on excepte les 3 ou 4 « games drives » de service. C’est l’Afrique de carte postale avec des familles de girafes, d’éléphants, quelques hippos, des hardes d’impalas, de buffles, des hippotragues, des kudus, des cobs, des phacochères, etc… Un régal. Nous passons à moins de 2 mètres des éléphants … On se sent en confiance…
Nous nous arrêtons pour déjeuner et partager un melon vieilli avec un singe aux coucougnettes bleues ( !!).
Puis nous repartons en direction de Linyanti (120 km) où nous avons réservé le campsite. D’abord sur une très belle route, et nous passons notre temps à essayer de trouver la piste. Puis sur une piste, et nous passons notre temps à nous demander s’il n’y a pas une route qui nous aurait échappé …
80 km de piste de sable avec, régulièrement, des passages de sable meuble où il faut arriver vite, prendre les traces, se laisser balloter, freiner en cas de trou ; auquel cas la voiture s’ensable et il faut passer en « low gear » pour repartir… en espérant que la boite de vitesse tienne le choc. Bref, 4 heures un peu stressantes.
Nous arrivons enfin à la porte d’accès à la Linyanti Reserve. Le campsite est à 5 kms. Nous respirons. Un coup d’œil sur le registre : nous sommes les premiers touristes à franchir la porte aujourd’hui et probablement les seuls de la journée si l’on en juge par les stats des jours précédents … Les 3èmes français du mois d’août …
Et puis une mauvaise indication nous oblige à prendre la piste des « game drive », en piteux état et qui nous rallonge de 3 ou 4 kms. Grr !
Et il faut continuer à se battre avec une piste hostile, ravagée par les éléphants. On s’ensable, on repart en « low gear ». Ca va mieux, on remet la « high gear », jusqu’au prochain ensablement.
Nous entrevoyons le carrefour qui doit nous ramener dans le bon chemin. Mais au moment de tourner, nous découvrons une famille d’éléphants sur le coté et parmi eux un grand male qui, sans doute surpris par notre arrivée, nous fait son grand numéro. Et je barris, et je lève ma trompe, et je secoue mes grandes oreilles, et je fais semblant d’attaquer. Classique, quoi. Mais là, Babar a vraiment l’air de vouloir attaquer. Alors, au lieu de prendre la piste à droite, je continue tout droit en priant que l’on ne s’ensable pas. Ce n’est vraiment pas le moment.
Puis on s’arrête. J’explique doctement à Cath que ce sont des manœuvres d’intimidation et que, dans mes différentes lectures de blog, je n’ai jamais lu qu’un éléphant ait attaqué une voiture …
Je prends quand même une photo de la troupe, on ne sait jamais, et une deuxième où l’on voit les éléphants repartir.
Puis je fais demi-tour et je reviens sur le carrefour. Je coupe un peu à travers la savane, pour éviter une partie de piste vraiment môche, et au moment de regagner la piste, je découvre : 1. Que celle-ci est vraiment pourrave et qu’on va s’ensabler à coup sur ; 2. Que le gros Babar a fait demi-tour, qu’il a l’air vraiment en colère et qu’il a vraiment l’air de charger.
Je reste donc dans la savane, au milieu des arbustes. Tant pis pour la carrosserie. J’accélère, le 4x4 fait ce qu’il peut. On doit être entre 8 et 10 kmh. Je crois qu’on va s’en sortir et « Bang », Babar se fait le hayon. Le 4x4 prend de la vitesse et s’extirpe du sable. Ouf, quelle peur …
Le campsite est à 1 km de là. On fait le constat. A 20 cm près cela passait. Mais le hayon est fichu. A nous d’expliquer la chose à Bianca Rose.
Encore sous le coup de l’émotion, nous prenons possession de notre emplacement : 900 m2, non clos, sans voisins immédiats et donnant sur la rivière Linyanti. Une grosse crotte d’éléphant nous indique que nous partageons le site avec eux. D’ailleurs, il y en a justement deux qui se baignent sous nos yeux...
Une douche appréciée (même si elles sont à 200 mètres de notre emplacement) et le temps d’écrire cette page, alors que le soleil se couche, un hippo fait de l’apnée à 100 mètres au large. Le croco annoncé par le gardien n’a pas encore fait son apparition…
Notre première vraie nuit africaine s’annonce. Inutile de dire que nous apprécions pleinement le fait que la tente soit sur le toit… Allez Bébel, courage !!!
Dernière heure : Cath prépare la salade de ce soir. Les cahots ont explosé un yaourt dans la glacière ainsi que l’une des bouteilles de vin …